Jean Legrand, « Jacques Gautier »
Une seule fois le nom de famille de Jacques nous est indiqué. Que ce soit dans les trois livres publiés comme dans les volumes inédits qui en constituent la suite, il n’est que « Jacques ».
Jean Legrand n’a jamais écrit sur Théophile Gautier, mais nous avons retrouvé ces vers de ce dernier :
Son sein, neige moulée en globe,
Contre les camélias blancs
Et le blanc satin de sa robe
Soutient des combats insolents.
(Symphonie en blanc majeur)
Pourtant ton sein ému s’élève
Et s’abaisse comme la mer,
Aux bouillonnements de la sève,
Circulant sous ta jeune chair.
(Le monde est méchant)
La peau vaut mieux que le pétale,
Et le sang pur d’un noble cœur
Qui sur la jeunesse s’étale,
De tous les roses est vainqueur !
(La rose-thé)
Ces strophes, du « poète impeccable » et « parfait magicien » d’après Baudelaire, sont extraites de Emaux et Camées. Bien que nous ayons changé de siècle, n’y a-t-il pas ici d’étranges échos à la poésie de Jean Legrand ? N'est-ce pas à ce titre que répondrait son Bulbes et vaisseaux ?